Compositeur suisse né le 9 mai 1941 à Genève.
Flûtiste de formation, Gérard Zinsstag étudie au Conservatoire de Genève, au Conservatoire de Paris et à l’Accademia Chigiana de Sienne. Après un parcours itinérant d'instrumentiste, il se consacre exclusivement à la composition à partir de 1975. Il se perfectionne alors durant les étés 1976-1978 à Darmstadt ainsi qu’auprès de Hans Ulrich Lehmann puis d'Helmut Lachenmann. Foris (1979) pour deux orchestres, qui synthétise ses recherches instrumentales sur les bruits, est créé à Donaueschingen et initie sa carrière en Europe. Sa rencontre et son amitié avec Gérard Grisey le conduisent à un approfondissement de la matière sonore et à une esthétique combinant spectres et hauteurs (Tempor, 1992). En quête d’une musique plus colorée, Gérard Zinsstag introduit davantage de matériaux expressifs et d’éléments de musiques extra-européennes (Expressivo, 1990 ; Tahir, 1995). Il cite également des œuvres classiques, comme en témoigne son opéra Ubu Cocu (2001), empruntant des motifs à Beethoven, Verdi et Tchaïkovsky. Les œuvres littéraires l'inspirent aussi, citons notamment l’Épopée des Gilgamesh (Gilgamesh, 2004-2007, commande d’État), ou encore les écrits d'Alfred Jarry, ou de Samuel Beckett (Bing, 2009). Une de ses récentes œuvres instrumentales, Lasciar vibrar (2010), émane d'une commande du festival Tage für Neue Musik, festival qu’il a fondé, en 1986 avec Thomas Kessler, et dirigé jusqu’en 1994.