Né à Périgueux en 1951, Marc Tallet étudie la musique depuis différents points du globe. Parti aux États-Unis une fois achevées ses études secondaires, il s'appuie sur ses talents de guitariste et de banjoïste pour sillonner le pays et assiste, en auditeur libre, aux cours du California Institute of the Arts de Los Angeles, section musique. De retour en France, il fréquente les classes d'écriture de la Schola Cantorum et de l'École Normale de Paris dont il sort diplômé, avant de rejoindre Jürg Baur, auprès duquel il étudie la composition et l'orchestration à la Musikhochschule de Cologne. Puis, se tournant à nouveau vers l'Hexagone, il s'initie à la musique ancienne avec Antoine Geoffroy-Dechaume et collabore, de 1982 à 1984, aux stages de l'Atelier de recherche instrumentale à l'Ircam, sous la direction de Pierre-Yves Artaud.
La pratique instrumentale et le professorat – articulés essentiellement autour de l'enseignement de la guitare et des musiques actuelles – comptent, au même titre que la composition, parmi les principales activités professionnelles de Marc Tallet. Luthiste au sein de Musica ficta entre 1976 et 1980, il dirige, de 1984 à 1991, l'ensemble Micrologus, qui se consacre au répertoire musical et au théâtre du seizième siècle européen. Une pratique à l'origine de certaines résonances dans sa propre musique. Outre quelques pièces destinées à des violes de gambe (Les convulsions du serpent et Pièces à enchaîner, 1981 ; Trois hommes de qualité, 1987), il n'est que d'écouter, parmi les œuvres du compositeur, Concert brisé, pour s'en rendre compte : à l'ensemble de musique du vingtième siècle nécessaire pour l'exécution de la composition s'ajoute un second, plus inattendu, composé d'instruments anciens.
Exception faite d'un concerto pour guitare électrique (Trigger, 1987) et de quelques pièces pour solistes, la production de Marc Tallet se concentre, pour l'essentiel, autour de la musique de chambre. Sans s'inscrire systématiquement dans le champ de l'électroacoustique – auquel le compositeur s'est notamment formé auprès de Stephen Strawley à l'École nationale de musique de Pantin – elle ne craint pas d'en explorer différents versants, ce dont témoignent certaines de ses œuvres (Mnémosyne et l'oubli, 1982 ; Kithara, 1985…) qui alternent avec des compositions exclusivement instrumentales (Fstagari, 1985 ; Éolorène, 1986 ; The whistling snake, 2006).
Dès 1991, Marc Tallet s'initie à l'informatique musicale, ce qui lui permet, en 1992, de réaliser des objets sonores mis en œuvre par le département audiovisuel de la Cité des Sciences à Paris pour la Cité des enfants. Sa participation au Forum des utilisateurs des logiciels IRCAM l'année suivante illustre son intérêt pour l'informatique musicale, grâce à laquelle il réalise de nouvelles pièces (Orfeo Saxo, 1995).
Déjà sollicité pour des travaux de sous-titrage et de traductions de films allemands (1987- 1991), Marc Tallet officie ensuite au Goethe-Institut de Paris entre 1993 et 2006 en tant qu'attaché de presse et responsable des programmes musicaux spécifiques. Par ailleurs, il publie un ouvrage (Méthode de basse continue à l'usage de la guitare) et plusieurs articles sur des problématiques qui lui sont chères. Certaines sont directement nourries par son expérience de créateur, à l'instar d'une contribution intitulée Le compositeur face aux instruments traditionnels, dont le sujet fait écho à une œuvre composée la même année pour koto, shamisen, shino-bue, flûte à bec et basse de cistre (Deaï, 1980).