Compositeur, écologiste, théoricien et pédagogue canadien né le 18 juillet 1933 à Sarnia (Canada) et décédé le 14 août 2021.
Pianiste de formation, issu du Conservatoire Royal, de l’Université de Toronto ainsi que de la Royal School of Music de Londres, Raymond Murray Schafer étudie également en autodidacte le journalisme, les langues, la littérature et la philosophie.
Dans les années 1960, il dirige des recherches en écologie sonore et développe le concept de paysage sonore. Dans son plus célèbre ouvrage, The Tuning of the world (1977), il étudie les aspects sociaux, scientifiques et artistiques du son et documente les résultats du World Soundscape Project qu’il a cofondé en 1969. Dans le domaine de l’éducation musicale, ses théories pédagogiques novatrices sont appliquées notamment en Amérique de Sud, au Japon ainsi qu’en Scandinavie.
Compositeur fécond, Raymond Murray Schafer écrit pour tous les genres musicaux, de l’opéra (Beauty and the Beast, 1979) au théâtre musical (Jonah, 1979 ; Job, 2011), de la musique de chambre (Quatuor à cordes n° 12, 2012) au grand orchestre (Son of Heldenleben, 1968), sans oublier les œuvres pour chœur (The death of the Buddha, 1989), pour voix (Tantrika pour mezzo-soprano et percussions, 1986 ; Letters from Mignon pour mezzo-soprano et orchestre, 1987) et pour instruments seuls (The Crown of Ariadne pour harpe, 1979 ; Deluxe Suite pour piano, 1995). Il utilise souvent la notation graphique avec un talent artistique qui lui vaut des expositions en galerie.
Il s’intéresse aux thèmes de l'aliénation et de l'oppression politique (Protest and incarceration pour mezzo et orchestre, 1960), à la mythologie (Okeanos pour bande, 1971) et au mysticisme oriental (Gitanjali, 1991 pour soprano et orchestre), ainsi qu’aux sons de l'environnement (Quatuor à cordes no2 Waves, 1976) et à la beauté des paysages canadiens (Patria, cycle de drames musicaux enracinés dans le paysage rural canadien, célébrant la culture et la région locales).