Compositrice finlandaise née en 1952 en Finlande et décédée en 2023 à Paris.
Après l’apprentissage du violon, du piano et de l’orgue, Kaija Saariaho étudie la composition à l’Académie Sibelius de Helsinki (Finlande) auprès de Paavo Heinien (1976-1981). Après sa découverte de la musique spectrale de Tristan Murail et Gérard Grisey à Darmstadt, elle poursuit sa formation à la Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), auprès de Brian Ferneyhough et Klaus Huber, ainsi qu’à l’Ircam à Paris (1982).
S’appuyant sur l'utilisation de l'ordinateur, Kaija Saariaho impose un style très personnel avec notamment un travail original sur ce que la compositrice nomme « l’axe timbral »(1) qui l’amène à distinguer sons éthérés et sons bruités, tant sur des textures électroniques qu'acoustiques. Elle compose pour tous les effectifs, de l’instrument seul à l’orchestre et l’opéra, avec une certaine prédilection pour les cordes, particulièrement le violoncelle, ainsi que la voix. Citons Laconisme de l’aile pour flûte (1982) ; Lichtbogen pour ensemble, création par l'ensemble 2e2m, sous la direction de Georges-Elis Octors (1986) ; Nymphea pour quatuor à cordes et électronique, création par le Kronos quartet (1987) ; Près pour violoncelle et électronique, création par Anssi Karttunen (1992) ; L’Amour de loin, opéra créé par l’Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden, sous la direction de Kent Nagano (2000) ; Adriana Mater, opéra créé par l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra national de Paris, sous la direction d’Esa-Pekka Salonen (2005) ; Circle Map pour grand orchestre et électronique live, création par le Netherlands Concertgebouw Orchestra sous la direction de Susanna Mälkki (2012) ; Maan varjot pour orgue et orchestre, création par Olivier Latry et l’Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Kent Nagano (2013) ; Light and Matter pour piano, violon et violoncelle, création par Jennifer Koh, Nicholas Canellakis et Benjamin Hochman (2014) ; Innocence, opéra (2018-2020).
Kaija Saariaho reçoit de nombreuses récompenses à travers le monde, notamment le Kranichsteiner Musikpreis (1986), Nordic Council Music Prize (2000), Musical America composer (2008), Léonie Sonnings Musikpris (2011) et Grand prix lycéen des compositeurs (2013). En 2022, elle est sacrée Compositrice de l'année aux Victoires de la musique classique.
Elle a enseigné la composition à l’Université de San Diego en Californie (1988-1989) et à l’Académie Sibelius de Helsinki (1997-1998 et 2005-2009).
(1) SAARIAHO Kaija. Timbre et harmonie. In : BARRIÈRE Jean-Baptiste (dir.). Le timbre : métaphore pour la composition. Paris : Ircam ; Paris : C. Bourgois, 1991, p. 412-453.