Compositeur électroacoustique né le 2 juin 1946 à Calais.
Charles-Edouard Platel suit des études scientifiques à l’Université de Lille, en physique puis en électronique. Il exerce d’abord le métier d’ingénieur, notamment dans le traitement numérique des signaux acoustiques avant de se tourner vers la composition électroacoustique.
Charles-Edouard Platel est mu par un désir de création. Il est éclectique : ses goûts musicaux vont de la musique classique au jazz, de l’électronique aux musiques traditionnelles qu’il enregistre, particulièrement alors qu’il est coopérant volontaire en Côte d’Ivoire (1970-71). Il étudie, expérimente et enregistre ses premières œuvres dans les années 1980 au moyen de synthétiseurs analogiques et de sons enregistrés sur bande magnétique. Ses œuvres se nourrissent de ses propres recherches et s’inspirent des pionniers de l’innovation musicale européenne et américaine (Pierre Henry, Iannis Xenakis, Luigi Russolo, Karlheinz Stockhausen, John Cage, Harry Partch…) ainsi que des musiques des compositeurs contemporains, notamment Arvo Pärt, Steve Reich, Philip Glass, Terry Riley, Rolf Julius, Luc Ferrari, François Bayle et Bernard Parmegiani. Le home studio audio-numérique lui permet ensuite d’affiner sa pratique et d’intégrer l’image vidéo dans la composition. Dans le domaine visuel, il retouche clichés et films afin de produire des sensations optiques au-delà du récit des sujets d’origine. Réunis dans un orchestre commun, les images et les sons proposent au spectateur/auditeur une expérience sensible pluri-sensorielle et multidimensionnelle, un cinéma pour l’œil et l’oreille où chacun peut trouver un espace pour faire résonner ses propres sentiments intérieurs. En 2007, Charles-Edouard Platel publie Musique imaginaire, un essai qui synthétise son savoir et développe les connexions entre les perceptions sonores et visuelles.
Le compositeur s’associe également à d’autres artistes : peintres, sculpteurs, photographes, plasticiens, chorégraphes et poètes, dont il capte l’imaginaire qu’il transpose en musique. Il collabore ainsi notamment avec les peintres Rui Prazeres, Srecko Boban, Jacques Suzat et Gomès, les plasticiennes Béatrice Carré, Cécile Dachary, K-rol et Catherine Seznec, les photographes Michel Di Maggio et Bernard Sustrac, la sculptrice Isabelle Garbil Fauve-Piot. Parmi sa production, il convient de citer : Pour faire une farce aux dindons (1983) ; L’éclipse de 1999 (1999) ; Vestiges (2004) ; Spéléophonies (2010) ; Symphonie la forêt (2017) ; Très loin tout près (2019) ; L’eau (2021) ; Le vent (2022).