Compositeur et plasticien franco-libanais né le 4 juin 1967 à Wadi Chahrour (Liban).
Pianiste de formation, élève au Conservatoire de Beyrouth puis au Conservatoire de Paris, Zad Moultaka entame très tôt une carrière de soliste classique. Envisageant l’écriture comme un espace de questionnement, il abandonne, en 1993, sa carrière internationale d’interprète pour se consacrer à la composition. Formé à la rigueur de l'écriture musicale occidentale mais intrinsèquement lié à ses racines arabes et aux musiques de tradition orale, il concilie le geste musical et le signe de l'écriture, dépassant les contingences de l'un et de l'autre. À mi-chemin entre Orient et Occident, sa musique intègre les données fondamentales de l’écriture contemporaine occidentale – structures, tendances, familles et signes – aux caractères spécifiques de la musique arabe – monodie, hétérophonie, modalité, rythmes, vocalité - mémoire collective ancienne et modernité. Zad Moultaka écrit pour toutes les formations, notamment pour l’orchestre (Baal, 2015 ; Noujoum, 2017) et les ensembles instrumentaux, avec un don avéré pour la voix, théâtre de ses multiples expérimentations sur le rapport à la langue, les timbres, l’énergie et les micro-intervalles. Citons Khat, création par le chœur Les Eléments (2007) ; Ligéa, d’après l’Odyssée d’Homère, création par Les Cris de Paris (2009) ; L’Autre rive, réminiscences sonores de son enfance à Beyrouth, création par les ensembles Musicatreize et Mezjev (2009) ; Zajal, opéra de chambre créé par l’ensemble Ars Nova et Fadia Tom El-Hage (2010) ; La Passion selon Marie, création au Festival d’Ambronay (2011) ; Um, création par l’ensemble Ars Nova et les Neue Vocalsolisten Stuttgart (2016).
Parallèlement son activité de plasticien s’est développée et intensifiée à travers des expositions, installations dont Montée des ombres (2016), Vibrances atonales et Souverains moteurs (2016) et ŠamaŠ, pour le pavillon du Liban à la Biennale d’art de Venise (2017). Un même souci, une même exigence l’animent dans sa quête d’une expression arabe contemporaine et sans concession.
En 2004, Zad Moultaka a également créé l’ensemble Mezwej, relevant d’une démarche, un état d’esprit d’expérimentation, de recherche et de création à travers un questionnement des cultures musicales orientales et occidentales, de la tension spécifique et du frottement entre écriture et oralité.