Christophe Olivier Maudot est né en 1961 à Lyon. Il suit une formation musicale classique, à la fois instrumentale (piano) et théorique (analyse, harmonie) au Conservatoire national de région de Lyon, où sont créées ses toutes premières œuvres. Il poursuit ensuite ses études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris auprès de Pierre Schaefer, Guy Reibel, Laurent Cuniot, Yves Gérard, Betsy Jolas et Alain Bernaud. Particulièrement sensible à la musique de Richard Strauss, Igor Stravinsky et Luciano Berio, c’est en découvrant Désert d’Edgar Varèse qu’il décide de devenir compositeur.
En 1982, il devient conseiller de programme à l’Orchestre national de France auprès de son directeur musical Lorin Maazel. Ainsi, durant dix ans, il nourrit sa passion pour l’orchestre symphonique, côtoie et travaille avec les plus grands chefs.
S’intéressant au potentiel musical des environnements sonores naturels ou urbains, des nouveaux instruments ainsi qu’aux transformations électroacoustiques et numériques du son, il travaille dans plusieurs studios, notamment au Groupe de Recherches Musicales (GRM) de l’Ina, et réalise arrangements, transcriptions et orchestrations.
Ses premiers travaux de composition se nourrissent de ces expériences sonores et intègrent une exploration de la microtonalité. Dans le Sextuor pour clarinette, cor, percussion, synthétiseur, violon et violoncelle (1987), il utilise une harmonie microtonale, jouant sur l’ambitus dynamique et énergétique de l’ensemble traité comme un petit orchestre. Avec le Quintette pour flûte, clarinette, cor, violon et violoncelle (commande du festival Aujourd’hui Musiques, 1994), le microtonalisme semble favoriser plus que précédemment l’écriture verticale et laisse la part belle à une écriture instrumentale parfois virtuose, où un soin est apporté à la cohérence de chaque partie séparée, laissant aussi à chaque instrumentiste l’opportunité de développer une respiration, un phrasé, une ligne musicale.
La microtonalité est parfois mise entre parenthèses, comme dans Sommeil d’embrun pour flûte, percussion et harpe (1993), où une écriture en demi-tons conduit le compositeur à développer des phrases musicales avec un aspect plus narratif.
Christophe Maudot se nourrit des sonorités de la nature. Ainsi dans Les cendres du signe (commande de Radio France, 1994), il évoque les vents et nuages ; de même dans Ciel Ether (commande de l’Orchestre national de Lille, 1995), il fait référence à la Grèce antique et au déplacement des masses nuageuses au travers d’une écriture musicale rythmique et contrapuntique utilisant une orchestration souvent légère, loin des traditionnels effets de masse orchestrale. Les rives de Sélènes pour orchestre (commande d’État pour l’Orchestre Poitou-Charentes, 1998) présente sonorités marines et maritimes, sonorités rêvées d’un port ou d’un embarquement à venir.
Christophe Maudot invente un univers sonore élargi, notamment dans Sillages pour orchestre et samplers (commande de l’Orchestre national de Lille, 1999), où il mêle la sonorité d’un orchestre symphonique aux sons captés dans un univers maritime. Grâce à la technologie du groupe Art Zoyd et à la virtuosité des musiciens de l’Orchestre national de Lille, le jeu des mélanges, des fusions, des échanges bouscule toute idée classique de concerto ou de confrontation. La juxtaposition des sons concrets et de leur transcription instrumentale est un élément moteur de la composition de Sillages, comme dans de nombreuses partitions du compositeur.
En 1999, il reçoit le Prix Claude Arrieu, puis en 2002 le Prix Sacem de la meilleure réalisation pédagogique pour sa méthode, en collaboration avec Philippe Berrod, sur les quarts de ton pour clarinettes en sib et la.
Christophe Maudot collabore avec des ensembles dédiés aux musiques du vingtième siècle, tels Apertus, Tm+, Fa, ainsi qu’avec l’Orchestre d’Île-de-France, l’Orchestre des Pays de la Loire ou encore l’Orchestre philharmonique de Radio France. Associant le fruit de ses recherches sonores aux instruments classiques, il participe également à des musiques pour le théâtre, le ballet et le cinéma.
En 2007, à la demande du théâtre du Châtelet, il entreprend un travail d’archéologie musicale en réalisant les arrangements et en composant les numéros manquants de l’opérette de Germaine Tillion, Le Verfügbar aux Enfers (1944). L’œuvre complète est créée la même année par l’Orchestre de chambre Pelleas et la Maîtrise de Paris.
Christophe Maudot enseigne la composition instrumentale au Conservatoire national de région de Lyon.