Alexandre Lévy est né en 1971. Il étudie le piano au Conservatoire de Saint–Maur, où il obtient une médaille d’or en 1988. Il est l’élève de Pierre Sancan, Marie Madeleine Petit et Anne-Marie de la Villéon. Au Conservatoire de Paris, il suit l’enseignement de Michèle Reverdy et d’Edith Lejet dans les classes d’écriture et d’orchestration (1994-1997). Il complète sa formation au Conservatoire de Boulogne dans la classe d’électroacoustique de Michel Zbar. En 1999, il rencontre François Donato et Christian Zanési, qui l’accueillent et encadrent son travail dans les studios de Radio France.
Pianiste, il accompagne la classe de chant de Béatrice Gaucet à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris (1998-2001). Il est répétiteur pour le King Arthur de Purcell au Théâtre du Châtelet avec les Arts Florissants sous la direction de William Christie (1998-1999). Il se produit également dans des récitals, concerts et spectacles avec Jane Rhodes, Simon Edwards, Sylvia Kervokian, Guy Vivès… dans des lieux tels que la Cité de la musique et la Coupole-Lafayette à Paris, Le Domaine national de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne).
Alexandre Lévy est aussi chef de chant à la Maîtrise de Radio France (2005-2006) et est associé notamment à des productions de l’Arcal avec Olivier Dejours. Il participe aux spectacles Cosi fan tutte et Don Giovanni de Mozart (2000-2001), Faust de Gounod (2001-2002), ou encore Nabucco de Verdi au Stade de France (2008). Il collabore avec les chefs de chœurs Valérie Fayet, Catherine Simonpietri, Jean-Marie Puissant, Toni Ramon…
Il est directeur musical de nombreuses productions parmi lesquelles, en 2003-2004, l’Arche de Noé de Benjamin Britten et, en 2007-2008, Hyponcodriac 1er, opéra bouffe de Louis Dunoyer de Segonzac.
Alexandre Lévy développe un travail original de transcription et d’instrumentation en revisitant des œuvres lyriques telles que Mesdames de la Halle, ou encore Le barbier de Séville dont il est, en 1997, directeur musical, auteur de la transcription et de l’adaptation pour chœur d’enfants. Il réalise aussi de nombreux arrangements, à destination des ensembles amateurs, de pièces contemporaines de György Kurtag, Luciano Berio, Witold Lutoslawski…
Musicien éclectique et curieux, il crée un univers personnel polymorphe, nourri de ses multiples expériences en public et de ses rencontres avec d’autres artistes. Il écrit notamment pour l’INA-GRM, le GRAME, Radio France, La Péniche Opéra, le Chœur Britten. Il reçoit plusieurs commandes d’État et est boursier de la Fondation Beaumarchais pour son opéra de chambre « L » pour une voix, chœurs invisibles, harpe et électroacoustique sur un livret de Yves Nilly (2005).
Il compose des œuvres vocales (Paroles de poilus, cycle de mélodies sur des lettres de poilus pour baryton, piano et bande, 2000 ; Un jour, un autre, mélodies pour mezzo-soprano, piano et électroacoustique, créées en 2007 lors du festival GRM Multiphonies à Paris), des opéras (Deux jeux de voiles, 1995 ; Zerballodu, opéra pour contreténor, chœur d’adolescents, ensemble instrumental et électroacoustique, 2008), des œuvres instrumentales (Concerto grosso n° 2 pour ensemble à cordes, 2007 ; Champs de rencontre n° 3 pour harpe celtique et dessus de viole, 2010 ; Mobiles pour flûte traversière et percussion, 2016) et électroacoustiques (Mangerie(s), 2008 ; Les douze coups du Métaphone, 2014). Il aborde également la chanson et le spectacle vivant avec notamment la compagnie AMK (Gingko Parrot, performance ludico-sonore pour la petite enfance, pour clavier, sons fixés et électroacoustique, 2009 ; Iceberg pour voix, clavier, dispositif interactif, vidéo et électroacoustique, 2011 ; Paradeïsos, spectacle pluridisciplinaire, 2014).
Inspiré par le croisement des disciplines artistiques, il s’associe à la plasticienne Sophie Lecomte, au chorégraphe Pedro Pauwels, à la photographe Élisabeth Prouvost… Il investit les espaces extérieurs et intérieurs, du jardin à la friche et, s’intéressant au rapport entre art et patrimoine, il retranscrit des éléments du patrimoine historique ou environnemental au travers d’une œuvre plastique et musicale. Pour provoquer sensations et rêveries, il propose une écoute poétique par une projection d’un univers musical, développant une interactivité particulière à l’aide de capteurs et de la programmation informatique. Il est ainsi l’auteur de très nombreuses installations : Désordres (2010) ; Jardins des sensations (2012) ; Champs d’oiseaux (2013) ; Jardins miniatures (2014) ; Tree of caresses (2015) ; Side(s), mécanique du présent (2016).
Les œuvres d’Alexandre Lévy sont créées dans une conception totalement immersive : en composant de nouvelles partitions issues des captations de l’environnement qu’il réalise lui-même dans les lieux où sont implantées ses créations, il réinvente la notion d’œuvre in situ, en lui insufflant une dimension d’appropriation profonde du sonore dans une poétique musicale nouvelle. Il est invité notamment en Asie et en Europe pour investir des lieux sur ce concept.
En décembre 2002, il fonde la compagnie « La Grande Ourse, créations et actions musicales », devenue depuis 2006 aKousthéa Cie, qui réunit art numérique, interactivité et musique contemporaine. La compagnie s'engage aussi dans la lutte contre la discrimination culturelle par une approche artistique du public handicapé. Attaché à l’innovation sociale, Alexandre Levy propose des projets artistiques interactifs adaptés à une pratique régulière au cœur des établissements d'accueil (Sonosphère, installation interactive 2016). Il crée aussi des formes hybrides d’initiation aux matériaux sonores avec des dispositifs interactifs destinés à la petite enfance : Jardins miniatures, Grains sont ainsi des œuvres ouvertes à l’invention, alliant sensation du toucher et matériaux sonores.
Alexandre Lévy multiplie les résidences d’écriture dans les conservatoires, dont ceux de Bussy Saint-Georges et de Paris XIII (2003-2004), autour de la harpe amplifiée et de l’acousmatique, le conservatoire de Cergy-Pontoise (2007-2009) ; mais aussi dans des lieux chargés d’histoire, pour la mise en espace du son et du patrimoine à Laon (2005-2008), à Dourdan (2006-2007), au Métaphone (2014-2015), salle de concert atypique au cœur de l’histoire minière à Oignies ; ou encore dans les CNCM (centres nationaux de création musicale), tels le Grame (2012-2015) et La Muse en Circuit (2014).
Les œuvres d’Alexandre Lévy sont diffusées aux Multiphonies du GRM, à la Biennale Musiques en scène du GRAME (2010, 2012, 2016), aux festivals Détours de Babel, Extension (La Muse en Circuit), aux Rencontres internationales de musique contemporaine de Cergy, au Festival de Musique Contemporaine d’Enghien, à l'Académie Ravel de Saint-Jean-de-Luz, au Concours international de mélodie de Toulouse… ainsi que dans des lieux interdisciplinaires où se mêlent les publics de différents horizons : Domaine régional de Chaumont-sur-Loire, Musée Gadagne à Lyon, Métaphone d’Oignies, Fondation La Borie du Limousin, Parc Floral de Paris…
Sur le plan pédagogique, Alexandre Lévy est responsable du studio de création musicale de Cergy-Pontoise et il collabore avec l’Orchestre national d’Île-de-France pour des ateliers de composition en région francilienne, en encadrant et guidant des classes du secondaire dans des projets de création en relation avec le programme de l’orchestre. Mettant en œuvre les nouvelles technologies, il conçoit des modules de composition alliant invention musicale et jeux, qui sont mis en place lors de ses résidences, notamment au CRD de Montreuil (Trois sentiers sonores, œuvre pédagogique avec 400 élèves d’écoles primaires de Montreuil), et avec les lycéens de Meaux (Notre Radeau). Lors de sa résidence au Métaphone à Oignies,
il a composé avec cet espace-instrument, alliant environnement sonore et jeux interactifs pour des enfants de classes élémentaires. Il expérimente aussi des formes de pédagogies ouvertes liées à la composition dans les conservatoires où il est en résidence.
Alexandre Lévy se partage ainsi entre l’enseignement de la composition et une conception élargie de la création musicale.