Compositeur polonais né le 6 décembre 1933 à Czernica et décédé le 12 octobre 2010 à Katowice (Pologne).
Violoniste de formation, Henryk Gorecki étudie la composition à l’Académie de musique de Katowice avec Bolesław Szabelski, puis à Paris, où il rencontre Pierre Boulez, et en Allemagne auprès de Karlheinz Stockhausen. Ensuite, il ne quittera plus la Pologne, imprégnant ses œuvres de la culture et de l’âme de son pays.
Proches du sérialisme, ses premières œuvres, au son dur et dissonant, reflètent ses recherches sur une musique dépouillée de tous ses éléments, excepté le timbre (Epitaph pour chœur mixte et instruments, 1958 ; Scontri pour orchestre, 1960). Dans les années 1970, Henryk Gorecki rejette progressivement le sérialisme et la dissonance au profit d’un style adouci, expressif et minimaliste, privilégiant la mélodie (Symphonie 2, Copernican pour soprano, baryton et orchestre, 1972). Explorant la musique ancienne polonaise, sacrée et traditionnelle, il compose de nombreuses œuvres vocales (Beatus vir pour baryton, chœur et orchestre, 1979 ; Miserere pour chœur, 1981). À partir des années 1980, il affirme son indépendance stylistique, intégrant dissonances, rythmes contrastés, densités orchestrales variées dans une écriture où transparaît le folklore polonais, notamment les danses du massif des Tatras et les airs de sa Silésie natale. Il collabore ensuite avec le Kronos Quartet, qui lui commande plusieurs quatuors (Already it is dusk, 1988 ; Quasi una Fantasia, 1992 ; Songs are sung, 1995).
Sa Symphonie n° 3 pour soprano et orchestre (1976), dite « Symphonie des chants plaintifs » lui permet d’atteindre une renommée mondiale dans les années 1990 avec son enregistrement discographique par Dawn Upshaw et le London Sinfonietta.