Compositeur et chercheur français né en 1965 à L'Haÿ-les-Roses.
Stéphane de Gérando étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD) de Paris, notamment dans les classes d’Alain Bancquart (composition), Michel Philippot (analyse), Gérard Grisey (orchestration), ainsi que dans les classes d’électroacoustique de Guy Reibel et Laurent Cuniot. Il complète ensuite son apprentissage par le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam. En 1996 à l’Université de Paris VIII, il soutient une thèse de doctorat en esthétique, sciences et technologie des arts. Celle-ci, intitulée Contingence et déterminisme procédural appliqués à la synthèse sonore informatique et à l’écriture musicale, marque son intérêt pour la notion de cohérence dans le langage musical contemporain.
Habilité à diriger les recherches en 2005 (HDR, Université de Rouen, La création musicale en question, 2 tomes, 800 pages), Stéphane de Gérando est l’auteur de nombreuses publications. Ses travaux traitent d’une part de questions historiques, esthétiques, pédagogiques et institutionnelles liées à la notion de création et d’œuvre musicale contemporaine, d’autre part des nouvelles technologies (aspects algorithmiques, synthèse du son et de l’image). Directeur de l’icarEnsemble, ensemble de musique contemporaine associé au traitement du son et de l’image en temps réel, il est également à l’initiative de plusieurs festivals liés à l’innovation et la création.
Stéphane de Gérando assure aussi des fonctions administratives et pédagogiques. Après avoir été directeur de l’école de musique de Vaucresson, directeur pédagogique au Cefedem d’Aquitaine, directeur du CFMI de Strasbourg, il est professeur de composition au Conservatoire du 5e arrondissement de Paris et au Conservatoire Henri Dutilleux de Belfort, et invité dans diverses institutions (universités, instituts universitaires de formation des maîtres, conservatoires, CNFPT…).
Stéphane de Gérando compose pour tout type d’effectif, de l’instrument seul à l’orchestre. Citons Puisqu’il en est ainsi pour orchestre symphonique et bande magnétique, création par l’Orchestre des étudiants du Conservatoire de Paris, sous la direction de Mark Foster à la Maison de la Radio à Paris (1990) ; Du sens au sens pour flûte, création par Pierre-Yves Artaud, au festival international de Darmstadt (1994) ; Ce que tout cadavre devrait savoir pour cinq instrumentistes, récitant et voix, création par l’Ensemble 2e2m au Centre Pompidou à Paris (1996) ; Intumescence pour ensemble instrumental et bande, création par l’Orchestre philharmonique de Radio France lors du festival Présences (1996) ; 6ex1pen7sion4, commande d’État pour ensemble et électronique en temps réel, création par l’Ensemble 2e2m à Paris (2006). Depuis 2007, Stéphane de Gérando se consacre à son Labyrinthe du temps, œuvre monumentale polyartistique et technologique, constituée de pièces satellites et de grands cycles, qu’il décrit comme « une écriture polymorphe de la mémoire qui se croise et s’entrecroise à différentes échelles du temps et de l’espace ». Son œuvre mêle installations muséales, art numérique, mapping vidéo, installations visuelles et sonores interactives, sculptures avec projection 3D, créations instrumentales et vocales avec électronique temps réel, écritures poésie-danse-théâtre… Parmi les dernières pièces appartenant au Labyrinthe du temps, on peut citer : Le cercle de la sphère pour comédien et vidéo (2012) ; L’étrange passage des sens pour théâtre, danse contemporaine, percussions, vidéo, tableaux virtuels, violoncelle, cor, électronique en temps réel et électroacoustique (2015) ; Complétion pour ensemble instrumental à effectif variable, avec partition corporelle, textuelle et musicale, électronique temps réel, vidéo et ordinateur (2019) ; Grand cycle 21-23 du Labyrinthe du temps avec mezzo-soprano, baryton basse et dispositif numérique multisupport.