Compositeur français né en 1951 à Nogent-sur-Marne.
Bernard Cavanna étudie brièvement le piano et travaille l’harmonie en solitaire avant d’entreprendre un cursus de musicologie à l’Université de Paris VIII, suivant notamment les cours de Francis Bayer. Principalement autodidacte en matière de composition, il est touché par l’orchestre d’Henri Dutilleux, à qui il décide de présenter ses travaux et dont il suit les conseils. Encouragé dans la voie de la composition par Georges Aperghis et par Paul Méfano, qui programme ses œuvres au sein de l’ensemble 2e2m, Bernard Cavanna est surtout influencé par la musique et la pensée du compositeur roumain Aurèle Stroë qu’il découvre au festival de Royan en 1972.
Amateur de jazz, des musiques de Franz Schubert, de Guillaume de Machaut ou encore des sons tribaux de Iannis Xenakis ou des polyphonies de György Ligeti, Bernard Cavanna est un compositeur éclectique qui évolue en marge de tout dogme. Son œuvre inventive, ironique, volontiers teintée d’acidité associe veine populaire, legs romantique et traditions modernes savantes. Avec une forte attirance pour le conflit et les oppositions, Bernard Cavanna s’attache à mélanger le dérisoire, le vulgaire et la préciosité, tant dans les références littéraires de ses œuvres que dans son matériau musical, ses associations instrumentales et ses recherches sonores où se côtoient finesse et rudoiement. Sensible à l’univers pictural, notamment de Max Beckmann, Francis Bacon et Mark Rothko, il colore sa musique avec des instruments rares ou peu utilisés en musique contemporaine tels que l’orgue de barbarie, la cornemuse, le bandonéon ou encore une perceuse à percussion. Composant beaucoup à ses débuts pour la voix, les vents et la percussion, sa formation de prédilection devient le trio violon, violoncelle et accordéon, à partir de sa rencontre en 1987 avec la violoniste suisse Noëmi Schindler à qui il destine toutes ses œuvres avec violon.
Parmi son catalogue d’œuvres allant de l’instrument seul à l’orchestre en passant par l’opéra, il convient de citer Io pour mezzo-soprano, chœur et ensemble instrumental (1980) ; La Confession impudique, opéra de chambre (1988) ; Messe un jour ordinaire pour deux sopranos, ténor, chœur et ensemble instrumental (1994) ; Fauve, six pièces pour violon (1994) ; Trio pour violon, violoncelle et accordéon n°2 (2004) ; Karl Koop Konzert pour accordéon et orchestre (2008) ; À l’agité du bocal, bousin pour trois ténors dépareillés et ensemble de foire (2014) ; Geek Bagatelles pour orchestre symphonique et ensemble de smartphones (2016) ; Scordatura, second concerto pour violon(s) et orchestre (2019), œuvre avec laquelle il remporte le Prix des professeurs de lycée de la 24e édition du Grand Prix Lycéen des Compositeurs.
Bernard Cavanna a également composé pour le théâtre, la danse et le cinéma. Il a par ailleurs dirigé le Conservatoire Edgar-Varèse de Gennevilliers (1987-2018).