D'ANGIOLINI Giuliano (1960)

Giuliano D'Angiolini est né à Rome en 1960. Il étudie la composition au Conservatoire Santa Cecilia de Rome sous la direction d'Aldo Clementi, et avec Boris Porena dans le cadre de l'Associazione Culturale Arcadia. De 1980 à 1982, il enrichit sa formation musicale par l'étude de l'ethnomusicologie, à l'Université "La Sapienza" de Rome et à l'Accademia Chigiana de Sienne. Ses professeurs sont alors Diego Carpitella, Jean-Jacques Nattiez, Ivan Vandor, Simha Arom et Gilbert Rouget. En 1983, il suit les cours de Karlheinz Stockhausen à Rome, puis en 1986, il étudie l'informatique musicale au Centro di Sonologia Computazionale de Padoue. De 1993 à 1996, à Paris, il assure la direction artistique du Festival de musique contemporaine italienne à l'Institut culturel italien, puis travaille en résidence au CCMIX de 1997 à 1998.

En tant que musicologue, Giuliano D'Angiolini publie de nombreux écrits dans des revues et ouvrages collectifs sur la musique du Moyen Âge, la musique contemporaine et les musiques de tradition orale. Il est notamment l’auteur de deux études sur Karlheinz Stockhausen dans la revue Analyse Musicale.
Ethnomusicologue, il enregistre de nombreuses émissions sur la musique flamande et bourguignonne de la fin du Moyen Âge pour la Radio italienne. Il réalise et commente un enregistrement de musique grecque (Musique de l'Ile de Karpathos, Buda Records, 1996) puis un livre-disque sur le même sujet (Un giorno nella gioia, l'indomani nel pianto : La musica dell'isola di Karpathos, Nota, Geos, 2007) et publie également ses travaux sur la musique vocale italienne et sarde.
 
Ses passions pour la musique du Moyen Âge et certaines musiques traditionnelles sont à l'origine de quelques-unes de ses œuvres. Sa démarche le conduit à élaborer une musique qu'il qualifie d’impersonnelle, musique dont est bannie toute idée de développement ou de forme. Il s'intéresse à des matériaux musicaux pauvres, à des structures souples, suivant en cela une prédilection pour une musique non narrative, non évolutive. Le son, pour Giuliano D'Angiolini, est significatif en soi et nécessite un temps et un espace pour sa perception. Une composition musicale est alors comme une fenêtre qui s'ouvre sur un paysage, quel qu'il soit.
Ses œuvres sont jouées par de nombreux ensembles tels Alter Ego, ensemble Cairn, Chrysalide Ensemble, ensemble 2e2m, ensemble Fa, ensemble Ictus, Le Banquet, ensemble Moderne, le Quatuor Parisii, Art Zoyd, et lors de grands festivals : Ars musica, Aujourd'hui musiques, Festival d'automne, festival Présence, Voix Nouvelles.
Citons parmi les œuvres du compositeur : Ho visto un incidente (1992) sur des poèmes de Sandro Penna, créé par Marie Kobayashi à l'Institut culturel italien de Paris ; Poliouchka, poliana (1996) pour ensemble instrumental, créé par l'ensemble Le Banquet au Centre Georges-Pompidou de Paris ; Encore chorals (1998) pour violon, alto, violoncelle, piano et bruits radiophoniques, créé par l'ensemble Ictus à l'abbaye de Royaumont lors du festival Voix Nouvelles ; In saeculum pour violon et piano préparé, d'après deux motets du Codex Bamberg (2001) ; Notturno in progressione (2004) pour quatuor à cordes, créé par le Quatuor Parisii ; Di questo passo (2004) mêlant cordes et instruments électroniques ; Orizzonte fisso, bordoni mobili (2007), créé par l'ensemble 2e2m lors du festival Présences ; Motivetto (2009) pour effectif variable ; 7 flauti – 16'56" (2010) pour 7 flûtes ; Scomposizione del moto ondoso (2010) pour quatuor à cordes.