Compositeur, chef d’orchestre et guitariste franco-suisse né en 1976 à Harfleur.
À l’adolescence, Frédéric Maurin pratique la guitare électrique en autodidacte. Il joue dans des groupes de rock avant de découvrir le jazz puis la musique du XXe siècle.
Après des études d’ingénieur et une agrégation en sciences de la vie et de la terre, il s’oriente pleinement vers la musique et étudie à l’EDIM (école associative de musiques actuelles). Il suit la classe d’écriture du Conservatoire du VIe arrondissement de Paris et obtient un DEM (diplôme d’études musicales) en jazz, délivré conjointement par le Conservatoire de Bourg-La-Reine/Sceaux et l’EDIM. Il complète son parcours par l’informatique musicale à l’Ircam, notamment sur les logiciels Max et Open Music.
S’il écoute dans son enfance les Beatles, Jimi Hendrix, Pink Floyd, King Crimson et Frank Zappa, les compositeurs qui l’influencent vont d’Igor Stravinsky et György Ligeti aux spectraux comme Gérard Grisey et Tristan Murail. Il est aussi marqué par Steve Coleman, les grands compositeurs de jazz (Duke Ellington, Gil Evans, Wayne Shorter, Charles Mingus) et les musiques métal de Meshuggah, Slaver ou encore Sunn O))).
Tout en questionnant le langage musical, mais aussi les formes employées habituellement dans le jazz et les musiques improvisées, Frédéric Maurin propose une musique cohérente et passionnée, ne se fixant aucune barrière, aucune limite dans ses recherches et pensant toujours à l’émotion et au plaisir des auditeur·rice·s. Avec l’apport de l’électronique et l’utilisation de logiciels musicaux, il ouvre les possibilités timbrales de l’orchestre et développe des interactions en temps réel entre instrumentistes et machines. Frédéric Maurin travaille également sur la polyrythmie et la liminalité de la perception du rythme ainsi que sur l’intégration de procédés issus de divers champs musicaux contemporains, particulièrement de la musique spectrale.
Son catalogue comporte de la musique de chambre et de la musique d’ensemble. Citons Blues for Carlotta pour treize instrumentistes (2009) ; Ubik pour quinze instrumentistes et électronique, commande d’État créée à la Maison de la Radio et de la Musique (2016) ; Aiôn pour treize instrumentistes et quatre voix (2019) ; Ex machina en co-composition avec Steve Lehman pour quinze instrumentistes et électronique (2021), création au festival Présences par l’Orchestre national de jazz ; 39 pour quinze instrumentistes et électronique (2021), œuvre avec laquelle il remporte le SuperPhonique des lycées en 2024 ; Speed/freeze pour quinze instrumentistes et électronique (2022).
Chef d’orchestre, Frédéric Maurin crée et dirige le Ping Machine, ensemble de quinze interprètes, dont il compose le répertoire, avant de prendre la direction artistique de l’ONJ, Orchestre national de jazz. Il met alors en place un orchestre intergénérationnel et paritaire, et propose des collaborations avec d’autres structures de créations comme l’Ircam et l’ensemble Intercontemporain.
Impliqué dans la vie associative et culturelle des musiques qu’il défend, il est notamment Président de la fédération Grands Formats qui réunit les grandes formations de jazz et de musiques à improviser (2011-2017), et en 2022, avec Stéphane Payen et avec l’aide du collectif Real Time Music, il crée la première académie de composition jazz.