Compositeur français né le 8 août 1905 à Paris et mort le 20 décembre 1974 à Paris.
Passionné par l’art, André Jolivet étudie la peinture, le piano et le violoncelle. Il devient instituteur tout en poursuivant ses études musicales auprès de Paul Le Flem et surtout d’Edgar Varèse, qui bouleverse son approche de la musique.
À la recherche de techniques et langages nouveaux, de sonorités et rythmes inédits, il compose une musique énergique, souvent modale, où l’émotion prévaut toujours sur la virtuosité. Éclectique, il puise son inspiration aussi bien dans les musiques traditionnelles extra-européennes que dans le jazz, le dodécaphonisme, un certain classicisme ou encore les instruments électriques. Il souhaite avant tout « rendre à la musique son sens originel antique, lorsqu’elle était l’expression magique et incantatoire des groupements humains ».
Son important catalogue comporte des œuvres pour tout type de formation : instruments seuls (Mana pour piano, 1935 ; Cinq incantations pour flûte, 1936), ensemble instrumental (La flèche du temps pour 12 cordes, 1973), orchestre (Danse incantatoire, 1936 ; Cosmogonie, 1938), concertos (Concerto pour ondes Martenot et orchestre, 1947 ; 2 Concertos pour trompette, 1948 et 1954), œuvres avec voix (Trois complaintes du soldat pour voix et orchestre, 1940 ; Dolorès ou Le miracle de la femme laide, opéra bouffe, 1942 ; La vérité de Jeanne, oratorio, 1956 ; Le cœur de la matière, cantate, 1965 ; Songe à nouveau rêvé pour soprano et orchestre, 1972 ; Bogomilé ou Le lieutenant perdu, opéra inachevé, 1974). Il compose également des œuvres pédagogiques, des musiques pour la radio, des musiques de film, des ballets (Guignol et Pandore, 1943) et des musiques pour le théâtre.
Musicien engagé, œuvrant pour la promotion de la musique contemporaine, il crée en 1936 le groupe Jeune France avec Yves Baudrier, Daniel-Lesur et Olivier Messiaen. Chef d’orchestre, compositeur consacré par de nombreux prix, il donne des conférences, écrit dans des revues (La nouvelle saison) et voyage dans le monde entier. Directeur de la musique à la Comédie Française (1945-1959), il est ensuite conseiller technique à la Direction générale des arts et lettres auprès d’André Malraux (1959-1962), puis professeur de composition au Conservatoire de Paris (1966-1970).