Alterminimalismes 4 - Collège des Bernardins (Paris)

Première partie : Quatuor Béla
Giacinto Scelsi Quatuor N° 5
Albert Marcœur Mouvements désordonnés
Meredith Monk Stringsongs
Walter Hus Five to Five
John Cage Four

Deuxième partie : Stephan Mathieu (virginal amplifié, platines, électronique) : Virginals (œuvres d'Alvin Lucier, Francisco Lopez, Phill Niblock).

Un concert en forme d’ode au vagabondage, bien dans l’esprit de ces programmes que les musiciens du Quatuor Béla aiment à composer – soucieux avant tout de proposer une autre manière d’aborder les concerts « classiques », à la fois sensible et cohérente, concentrée et décomplexée, soigneusement mise en scène bien que débarassée de tout décorum susceptible de parasiter l’écoute. En enchaînant les œuvres (ou mouvements d’œuvres), en mixant les styles et les époques, ils proposent ici un voyage à travers différentes facettes du minimalisme, qu’il soit américain (avec le rare quatuor à cordes de Meredith Monk, qui n’avait pas été redonné en France depuis sa création par le Kronos Quartet) ou flamand (le « maximaliste » Walter Hus), et une galerie de musiciens bien peu orthodoxe, de John Cage et Giacinto Scelsi à Albert Marcœur. Une préparation idéale pour le concert de Stephan Mathieu, artisan d’une musique électronique abstraite et colorée, qui suscité la comparaison avec les paysages de Caspar David Friedrich, ou les œuvres de Mark Rothko, Barnett Newman et Ellsworth Kelly. Avec le projet Virginals, il propose ici une passionnante collusion temporelle : une relecture de classiques du minimalisme (La Monte Young, Phill Niblock, Alvin Lucier, Charlemagne Palestine) ou de la musique expérimentale (Francisco Lopez) au moyen d’un virginal (ancêtre du clavecin) amplifié et de quatre grammophones. Une installation à travers laquelle l’auditeur est libre de déambuler.