Colloque Transitions des arts, transitions esthétiques : processus de subjectivation et des-croissances

Colloque
Vendredi 06 Mars 2015 - 10:00
Vendredi 06 Mars 2015 - 18:30
Samedi 07 Mars 2015 - 09:30

Colloque organisé par MUSIDANSE et TEAMeD-AIAC (Université Paris 8)

Comité d’organisation :
Roberto Barbanti, Frédérick Duhautpas, Isabelle Launay, Guillaume Loizillon, Kostas Paparrigopoulos, Carmen Pardo Salgado, Makis Solomos

Ce colloque souhaite accompagner certaines évolutions notables qui surviennent actuellement dans le champ des arts (musique et arts sonores, arts visuels, danse…) ainsi que dans le champ des discours théoriques sur l’art qui, récusant l’enfermement de ce dernier dans la sphère du “surplus civilisationnel”, sont à l’écoute de questionnements découlant des crises écologique, économique, sociale ainsi que de la crise des représentations que nous traversons. Nous proposons d’utiliser la notion de transition – bien connue dans la sphère de l’écologie – pour aborder des évolutions, radicales ou modérées, qui ne relèvent pas des mutations ou ruptures qu’il est d’usage d’étudier dans l’art moderne : les “mutations” et “ruptures” sont davantage d’ordre formel, alors que les transitions dont il sera question pourraient même aller jusqu’à redéfinir la notion d’art en tissant autrement les rapports de ce dernier avec l’environnement, la société et la subjectivation.

Le colloque s’intéressera à deux types de transition. D’une part, il sera question d’une possible redéfinition de la notion d’esthétique : sans nier l’idée d’une autonomie de l’art, on pourrait évoquer la possibilité de déplacer la notion d’esthétique pour revenir à son étymologie – la sensation, la perception ; parallèlement, la notion d’esthétique est de plus en plus débattue dans sa relation avec le champ de l’éthique. D’autre part, seront abordées les transitions des pratiques artistiques qui, rompant avec l’isolement et l’autocentrement de l’art moderne,
s’intègrent davantage dans le monde et par là même, redéfinissent la notion d’art dans sa frontière avec les pratiques quotidiennes, sociales, écologiques.

Deux enjeux traversent ces transitions. Le premier réside dans la question renouvelée du “sujet”: si ce dernier constitue l’objet classique de l’esthétique et de l’art, on peut désormais élargir le débat à l’idée de processus de subjectivation. L’art est un lieu privilégié de production
et de recomposition des subjectivations individuelles et collectives. Avec le second enjeux, le mot “transition” renvoie également à la notion de décroissance. Décroître (au sens de l’homo oeconomicus) pour croître : s’il est capable de quitter le mode productiviste qu’il a intériorisé, l’art pourrait proposer un modèle tourné vers la qualité plutôt que la quantité, vers l’expérience plutôt que vers l’éphémère consumériste, vers l’interaction avec la nature plutôt que son exploitation pure et simple, pour ne nommer que quelques domaines que plusieurs artistes actuels explorent.