5e journée d'étude du groupe de recherches OPEFRA - L'Opéra en France au XXe siècle

Thématique : Opéra et représentations technologiques
Coordination : Pauline Birot

La question de la technologie dans l'opéra n'est pas nouvelle ; elle est même consubstantielle à l'art lyrique qui a d'emblée mobilisé les avancées des ingénieurs de la Renaissance. Au XXe siècle, l'électronique et l'informatique ont investi les principales scènes, témoignant d'une proximité toujours grande entre invention technique et représentation lyrique. Leur rôle est le plus souvent d'automatiser et d'amplifier des procédés d'illusion souvent anciens. Toutefois, le déploiement scénographique d'un « merveilleux » écrit puis codé sur ordinateur avant la représentation n'est plus depuis une quinzaine d'années le seul point d'intervention des machines sur scène. D'une part l'informatique à l'opéra s'ouvre à l'interaction homme-machine (au sens large : performer/ordinateur, mais aussi spectateur/ordinateur) et à la variabilité de la représentation ; d'autre part, le spectre d'intervention des machines s'est considérablement élargi, allant des phases d'écriture (du livret comme de la musique), à la conception de la scénographie, en passant par l'exécution automatisée de l'œuvre, mettant en relation dans un cadre numérique les différentes composantes de l'opéra.
Faut-il de ce fait considérer une « scénographie généralisée » qui absorberait l'ensemble des écritures et procédés artistiques désormais tous portés par un même support numérique, allant dans le sens d'un spectacle d'art total devenu multimédia ? Comment penser l'espace lyrique, classiquement espace de mise en scène, mais aussi devenu espace de vie du son diffusé, de l'image projetée ? Quels rapports les arts sur support fixé (vidéo, bande sonore) peuvent-ils entretenir avec les écritures destinées à être interprétées ? Comment les représentations liées à la sphère de l'écrit entrent-elles en relation avec celles liées à la sphère du multimédia et de l'interactivité ?