Compositeur français né en 1973 à Erevan (Arménie).
Né dans un milieu sensibilisé aux arts, Michel Petrossian étudie le violoncelle et la guitare à Erevan en Arménie. Amateur de rock progressif et de jazz-rock, c’est en découvrant le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen qu’il choisit la France pour « patrie musicale ». Il complète sa formation de 1997 à 2000 au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD) de Paris où il suit notamment les classes de composition d’Emmanuel Nunes et Guy Reibel, ainsi que les classes de musique d’Inde et d’ethnomusicologie. À cette époque, il co-fonde l’ensemble Cairn avec Jérôme Combier.
Michel Petrossian se passionne pour les civilisations anciennes et la philologie. Il entreprend une licence de théologie, prends des cours d’hébreu rabbinique à l’Institut Catholique de Paris, obtient un master de lettres classiques à la Sorbonne et étudie plus d’une dizaine de langues, notamment l’ougaritique, l’araméen ou encore le babylonien. Il s’intéresse à la musique du Proche-Orient ancien et multiplie les voyages particulièrement en Iran, Éthiopie, Israël, Ouzbekistan, Jordanie, Chypre, Arménie, Géorgie.
Michel Petrossian remarque la musicalité des textes anciens, leur réalité sonore, porteuse de sens et s’en sert largement pour façonner son œuvre avec laquelle il souhaite ancrer dans la permanence une certaine notion de fragilité. Porté par une inquiétude mélodique, il s’intéresse à la vocalité, mais aussi aux arts plastiques, dont l’âge d’or de la peinture hollandaise.
Le compositeur collabore régulièrement avec l’ensemble Musicatreize, adaptant son écriture à la couleur vocale de ses interprètes. De très nombreux projets sollicitent ainsi la voix tels que Horae quidem cedunt pour douze voix solistes (2015) ou encore Le Chant d’Archak, opéra-oratorio pour douze voix solistes, ensemble instrumental et chœur (2018). Michel Petrossian compose également pour instrument seul, pour ensemble et pour orchestre, citons L’autel des parfums pour ensemble instrumental (2000) ; In the Wake of Ea, pour piano et orchestre (2012) ; L’ange Dardaïl pour violoncelle seul (2021), œuvre avec laquelle il remporte le Grand Prix Lycéen des Compositeurs 2023. Refusant d’être enfermé dans un seul genre, il se distingue aussi dans le domaine de la musique à l’image, particulièrement pour le film Gloria Mundi de Robert Guédiguian (2019).
Dans une quête culturelle sans limite, Michel Petrossian s’illustre aussi en littérature avec son roman Chant d’Artsakh (Éditions de l’Aire, 2021) qui remporte le Grand Prix du Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2022.