Compositrice, chef d’orchestre et musicologue argentine née en 1934 à Córdoba (Argentine).
Pianiste de formation, Alicia Terzian étudie la composition avec Alberto Ginastera au Conservatoire National de Musique de Buenos Aires en Argentine. Elle complète sa formation auprès de Mariano Drago pour la direction d’orchestre et étudie également la musique électronique. En 1962, elle approfondit ses connaissances sur la microtonalité et la musique sacrée arménienne du IVe au Xe siècle au monastère des pères mékhitaristes de Saint-Lazare à Venise (Italie).
En 1968, Alicia Terzian fonde les Encuentros Internacionales de Música Contemporánea (EIMC) et organise ainsi à Buenos Aires des concerts, masterclasses et conférences. Afin de promouvoir la musique des compositeurs contemporains latino-américains, Alicia Terzian créé en 1979 le Grupo Encuentros, un ensemble de musiciens argentins qu’elle dirige et dont les concerts retentissent aussi bien en Argentine que dans les festivals du monde entier.
Investie dans la vie musicale argentine, Alicia Terzian est notamment membre du Conseil International de la Musique de l’UNESCO, vice-présidente de l’Association des compositeurs argentins, secrétaire générale de la Société argentine de musicologie, fondatrice du Conseil de la musique latino-américaine.
Alicia Terzian enseigne également la composition, l’orchestration, le contrepoint, l’histoire et l’esthétique de la musique au Conservatoire National de Musique, au Conservatoire municipal de musique de Buenos Aires, à la faculté des beaux-arts de l’Université de La Plata et à l’Institut des beaux-arts du théâtre Colón. Dans le monde entier, elle donne des conférences sur l’histoire et l’esthétique de la musique, traitant particulièrement des sujets sur la musique religieuse et folklorique arménienne, sur la musique écrite par des femmes, sur la musique folklorique et académique argentine, sur la musique ibéro-américaine et sur la musique du XXe siècle.
Compositrice, Alicia Terzian écrit de la musique instrumentale et vocale de chambre et d’orchestre, ainsi que de la musique électroacoustique et de la musique mixte. Ses premières compositions sont marquées par la polytonalité (Toccata pour piano, 1954) et la microtonalité (Concerto pour violon et orchestre, 1955) qu’elle continue d’expérimenter en s’intéressant spécifiquement au quart de ton (Carmen criaturalis pour cor, orchestre à cordes et percussions, 1971 ; Shantiniketan pour flûte seule, 1979). Elle utilise également l’atonalité, un post-sérialisme libre ainsi que les transformations du son en temps réel et la diffusion sonore par haut-parleurs enveloppant le public (Canto a Mi Misma pour orchestre à cordes, tam-tam et dispositif électroacoustique, 1986). Tout en s’exprimant dans le langage de son époque, Alicia Terzian ne renonce pas à une identité lyrique et émotionnelle marquée à la fois par ses racines arméniennes (Canto a Vahan pour mezzo-soprano et ensemble de chambre, 2004) et par le patrimoine culturel sud-américain.