Compositrice finlandaise née en 1952 en Finlande.
Après l’apprentissage du violon, du piano et de l’orgue, Kaija Saariaho étudie la composition à l’Académie Sibelius de Helsinki (Finlande) auprès de Paavo Heinien (1976-1981). Après sa découverte de la musique spectrale de Tristan Murail et Gérard Grisey à Darmstadt, elle poursuit sa formation à la Hochschule für Musik de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), auprès de Brian Ferneyhough et Klaus Huber, ainsi qu’à l’Ircam à Paris (1982).
S’appuyant sur l'utilisation de l'ordinateur, Kaija Saariaho impose un style très personnel avec notamment un travail original sur ce que la compositrice nomme « l’axe timbral »(1) qui l’amène à distinguer sons éthérés et sons bruités, tant sur des textures électroniques qu'acoustiques. Elle compose pour tous les effectifs, de l’instrument seul à l’orchestre et l’opéra, avec une certaine prédilection pour les cordes, particulièrement le violoncelle, ainsi que la voix. Citons Laconisme de l’aile pour flûte (1982) ; Lichtbogen pour ensemble, création par l'ensemble 2e2m, sous la direction de Georges-Elis Octors (1986) ; Nymphea pour quatuor à cordes et électronique, création par le Kronos quartet (1987) ; Près pour violoncelle et électronique, création par Anssi Karttunen (1992) ; L’Amour de loin, opéra créé par l’Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden, sous la direction de Kent Nagano (2000) ; Adriana Mater, opéra créé par l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra national de Paris, sous la direction d’Esa-Pekka Salonen (2005) ; Circle Map pour grand orchestre et électronique live, création par le Netherlands Concertgebouw Orchestra sous la direction de Susanna Mälkki (2012) ; Maan varjot pour orgue et orchestre, création par Olivier Latry et l’Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Kent Nagano (2013) ; Light and Matter pour piano, violon et violoncelle, création par Jennifer Koh, Nicholas Canellakis et Benjamin Hochman (2014) ; Innocence, opéra (2018-2020).
Kaija Saariaho reçoit de nombreuses récompenses à travers le monde, notamment le Kranichsteiner Musikpreis (1986), Nordic Council Music Prize (2000), Musical America composer (2008), Léonie Sonnings Musikpris (2011) et Grand prix lycéen des compositeurs (2013).
Elle a enseigné la composition à l’Université de San Diego en Californie (1988-1989) et à l’Académie Sibelius de Helsinki (1997-1998 et 2005-2009).
(1) SAARIAHO Kaija. Timbre et harmonie. In : BARRIÈRE Jean-Baptiste (dir.). Le timbre : métaphore pour la composition. Paris : Ircam ; Paris : C. Bourgois, 1991, p. 412-453.