Compositrice française née le 24 janvier 1932 à Paris.
Élève de Pierre Schaeffer à la RTF, assistante de Pierre Henry au Studio Apsome, Eliane Radigue compose, dès 1968, des œuvres électroacoustiques avec des magnétophones à bandes en exploitant notamment les effets Larsen.
Elle travaille ensuite à l’Université de New York, où elle découvre le synthétiseur Arp 2500, qui devient jusqu’en 2006 son compagnon de composition. Dans un travail minutieux, à la croisée des courants minimaliste, électronique et spectral, elle utilise des sons continus, souvent graves, dilate le temps et opère d’infimes variations des composantes du son. Proche du bouddhisme, auquel elle se convertit, elle compose un cycle d’œuvres basé sur la vie du maître tibétain Milarepa et de nombreuses œuvres sur cette thématique, dont les trois heures de la Trilogie de la mort.
À partir de 2002, elle renouvelle son processus créatif. Enrichissant sa musique de nouveaux timbres et résonances, elle collabore avec les interprètes d’instruments acoustiques, pour qui elle compose, sans aucune partition, sur le principe de la transmission orale. Elle travaille ainsi avec Kasper Toeplitz (Elemental II pour basse électrique, 2004), Charles Curtis (cycle Naldjorlak, 2004-2009), Rhodri Davies (Occam I pour harpe, 2011) et l’ensemble ONCEIM, Orchestra of New Creations, Experiments and Musical Improvisations (Occam ocean, 2015).
En 2019, elle reçoit le prix Giga Hertz du Centre d'art et de médias de Karlsruhe (ZKM) et du studio expérimental SWR, ainsi que le prix du Président de la République de l'Académie Charles Cros.