Compositeur et chef d'orchestre polonais né le 23 novembre 1933 à Debica, décédé le 29 mars 2020 à Cracovie.
Violoniste et pianiste de formation, Krzysztof Penderecki étudie la composition à l’Académie de musique de Cracovie (1954-1958), en particulier auprès d’Artur Malawski et de Stanislaw Wiechowicz. Il acquiert rapidement une renommée internationale avec ses premières œuvres d’influence sérielle (Strophen, 1959 ; Anaklasis, 1960).
Travaillant sur le chromatisme, les clusters et les glissandos, il développe une écriture singulière et radicale, très colorée, notamment pour les instruments à cordes frottées, comme en témoignent Thrène pour les victimes d’Hiroshima (1960), Quatuor no1 (1960), Kanon (1962). Krzysztof Penderecki compose également de nombreuses œuvres d’inspiration religieuse, marquant un retour à une certaine tonalité (Stabat Mater, 1962 ; Passion selon Saint-Luc, 1966 ; Magnificat, 1973 et son emblématique Requiem polonais, 1984). Abandonnant les clusters, il fait évoluer son style vers une simplicité post-romantique (Paradise Lost, 1978 ; Concerto pour violon, 1977 ; Symphonie no 2, 1980) et poursuit ses recherches autour du timbre, de la palette infinie des couleurs sonores (De natura sonoris no 3, 2012 ; La Follia, 2013). La notoriété de Krzysztof Penderecki s’accroît également avec ses opéras (Les diables de Loudun, 1969 ; Ubu Rex, 1991). Le compositeur s’illustre aussi dans le septième art, son écriture très expressive constituant un matériau de prédilection pour de nombreux réalisateurs, tels Kubrick ou Scorsese, mais aussi Alain Resnais.
En 2019, il reçoit ainsi un prix pour l’ensemble de sa carrière aux World Soundtracks Awards du Festival international du film de Flandre-Gand.
Après avoir enseigné, notamment à Yale, tout en menant une carrière de chef d’orchestre, Krzysztof Penderecki est nommé professeur honoraire de nombreuses universités et conservatoires de par le monde.