Peter Maxwell Davies est né au Royaume Uni, à Salford, en 1934. Dès son plus jeune âge, il prend des cours de piano et s’intéresse à la composition. Il se familiarise avec Beethoven, Mozart et Schubert aussi bien que Berg, Bartok, Webern, Schoenberg et s’imprègne de la musique chorale sacrée de la Renaissance anglaise (Gibbons, Tallis et Byrd). Il étudie au Royal Manchester College of Music de 1952 à 1956, où il suit notamment les cours de composition de Richard Hall. Il continue son apprentissage à l’Université de Manchester, rédige une thèse universitaire sur les complexités de la musique indienne puis, grâce à une bourse du gouvernement italien, il se perfectionne durant une année à Rome, auprès de Goffredo Petrassi. À son retour, il est directeur du département de musique de la Cirencester Grammar School (1959-1962), où ses méthodes pédagogiques destinées aux jeunes enfants sont remarquées. Il profite ensuite d’une bourse pour compléter sa formation aux États-Unis, à Princeton (1962-1964), auprès de Roger Sessions, ainsi que de Milton Babbitt et Earl Kim. Dès le milieu des années 1950, il se forge un caractère créatif associant les dernières subtilités de la musique sérielle de l'Europe d'après-guerre à un profond intérêt pour les musiques anciennes. Ses pièces de jeunesses voient ainsi le jour entre fragments de plain-chant emblématiques, système de permutation quasi sériel et dessins isorythmiques (Cinq motets, 1959), mais aussi lyrisme plus lumineux (Cantate Leopardi Fragments, 1962). Dans ses compositions, il utilise fréquemment des citations pour amener des effets de théâtre.
En 1966, il part en Australie en tant que compositeur en résidence à l'Université d'Adélaïde.
L'année suivante, il fonde avec Harrison Birtwistle l'ensemble des Pierrot Players, qui devient en 1970 Fires of London et dont il est l'unique directeur. Pour cette formation, il écrit une série d'œuvres théâtrales qui témoignent d'une grande violence associée à un désir de provocation. Sa musique très intense s'appuie sur une forme d'expression radicale alors inédite en Grande-Bretagne. L’une de ses pièces les plus connues de cette époque est Eight Songs for a Mad King pour baryton et ensemble instrumental (1969), dans laquelle le procédé de transformation thématique explose aux moments de tension en une parodie sauvage ; le plain-chant éclate en foxtrot, et l’acide de la trahison s’écoule à travers la partition tandis qu’il marque de sa brûlure le sujet même.
Au début des années 1970, Peter Maxwell Davies s'installe en Écosse dans l'archipel des Orcades (Orkney Islands). Sa musique prend alors un tour plus lyrique, plus ample et serein. Ses compositions s'inspirent des poèmes et récits de George Mackay Brown, dont la réinterprétation de l'histoire et de la mythologie des Orcades permet au compositeur de s'identifier à sa terre d'adoption. Le paysage et la culture du nord de l’Écosse sont ainsi une source d’inspiration récurrente pour des œuvres majeures telles que Black Pentecost pour mezzo-soprano, baryton et orchestre (1979), Into the Labyrinth, cantate pour ténor et orchestre de chambre (1983), Image, Reflection, Shadow pour ensemble (1982) et The Lighthouse,opéra inspiré par la disparition mystérieuse de gardiens de phare, en 1900, au large des Hébrides, et représenté plus de trois cents fois dans le monde entier depuis sa création en 1979.
Black Pentecost est une œuvre composée dans le cadre d'une campagne contre l'exploitation de minerai d'uranium dans les Orcades. Ce cycle de mélodies intensifie la représentation par George Mackay Brown d’une communauté insulaire menacée par les impératifs économiques d’une société multinationale. Peter Maxwell Davies s’engage ainsi souvent sur des questions politiques ou sociales, comme en témoigne également le troisième des dix Naxos Quartets (2003), protestation violente et satirique contre la seconde guerre en Irak.
L’œuvre de Peter Maxwell Davies est abondante (plus de trois cents opus) et protéiforme. Il s’illustre dans tous les genres : oratorios (Job, 1997), cantates (The Three Kings, 1995), opéras (Taverner, 1970 ; The Doctor of Myddfai, 1995 ; Kommilitonen!, 2010), ballets (Salome, 1978 ; Caroline Mathilde, 1991), musique chorale (Lullabye for Lucy, 1981), musique orchestrale (Symphonie n° 10, 2013), musique de chambre, musique pour instrument seul et musique de film. Ainsi, en 1971, il compose la musique pour deux films de Ken Russell : Les Diables (The Devils) et The Boy friend. En 1977, il fonde le festival de Saint-Magnus dans les Orcades et compose pour l’occasion un opéra de chambre, The Martyrdom of St Magnus. Participant continuellement à l'enseignement de la musique, il dirige notamment la Dartington Summer School of Music (1979-1984). Il écrit des compositions pour les élèves des écoles d’Orkney (Seven Songs home, 1981 et Songs of Hoy, 1982) ainsi que de nombreuses pièces pour jeunes instrumentistes, dont les opéras The Two Fiddlers (1978) et Cinderella (1979). Ses partitions pour musiciens professionnels embrassent toute une palette de styles, révélant une tendance croissante à combiner différentes facettes au sein d'une même pièce. La vitalité permanente de la musique de Peter Maxwell Davies tient à sa capacité d'inventer de nouvelles idées.
Marches militaires, quatuors pacifistes, satires des institutions, hymnes liturgiques, musique de film et musique pédagogique sont autant de genres complémentaires pour le compositeur, dont la production reflète des préoccupations universelles.
Peter Maxwell Davies est aussi chef d’orchestre. En 1985, il est chef associé du Scottish Chamber Orchestra – ensemble pour lequel il écrit un cycle intitulé Strathclyde Concertos, et de 1992 à 2002, chef associé pour l'Orchestre philharmonique de la BBC à Manchester. Il dirige aussi de nombreux orchestres en Europe et en Amérique du Nord, dont the Cleveland Orchestra, the Boston Symphony Orchestra, the San Francisco Symphony, the Leipzig Gewandhaus, the Russian National Orchestra, the Oslo Philharmonic and the Philharmonia Orchestra.
Pour ses services rendus à la musique britannique, Sir Peter Maxwell Davies a été élevé au rang de chevalier de la Reine en 1987, avant d’être nommé pour dix ans Master of the Queen’s music, de 2004 à 2014.