Compositeur russe né le 6 avril 1929 à Tomsk (Russie) et décédé le 24 novembre 1996 à Paris.
Pianiste de formation, Edison Denisov mène de front des études de mathématiques et de musique à Tomsk en Sibérie. Il obtient un doctorat de mathématiques puis entre en 1952 au Conservatoire de Moscou dans les classes de Vissarion Chebaline, Nikolaï Rakov, Viktor Zuckerman et Vladimir Belov. En 1959, il y enseigne l’analyse des formes musicales et l’orchestration puis, plus tard, la composition. Son chemin est parsemé de rencontres : Luigi Nono en 1962, Pierre Boulez à Moscou puis à l'Ircam, Gyorgy Ligeti à Hambourg et Henri Dutilleux, en France, en 1976. Edison Denisov dirige l’association de musique contemporaine de Moscou et devient le membre correspondant des Académies des beaux-arts de Bavière et de Berlin. Le style d’Edison Denisov est raffiné, détaillé, à la fois romantique et mélancolique. Des notions intemporelles de beauté, de bien et de lumière parcourent son œuvre. Il crée un jeu riche en textures chromatiques et en micro-polyphonies et mène une subtile conduite des voix et des timbres dans une dramaturgie maîtrisée. Il utilise librement les techniques et les procédés existants, insère des citations et réalise des variations ainsi que des orchestrations de compositeurs plus classiques (Mozart, Beethoven, Schubert…). Il s’inspire en outre de plasticiens et d’écrivains tels Paul Klee, Boris Birger, Pablo Picasso, Boris Vian, Georges Bataille ou encore Alexandre Pouchkine. Il collabore enfin avec Youri Liubimov pour le développement des spectacles en Russie et écrit de nombreuses musiques de films et de scènes. Citons parmi ses œuvres : Le soleil des Incas (1964), Peinture (1970), Concerto pour flûte et orchestre (1975), Concerto pour violon et orchestre (1977), Requiem (1980), L’écume des jours (1981), Au plus haut des Cieux (1987).