Séminaire du Cdmc 2000-2001 : Un Siècle de modernité musicale
Sous la direction de Pierre-Albert Castanet.
" Alors que la géographie politique brouille les cartes, l'art s'assoit confortablement aux tables bancales des lois post-modernes. Devant l'avant-garde en échec et l'art contemporain en danger de mat, le jeu s'embourgeoise et la culture fin-de-siècle semble pipée "
Pierre Albert Castanet,
Introduction à Tout est bruit pour qui a peur
- Pour une histoire sociale du son sale -,
Paris, Ed. M. de Maule, 1999
Symboliques à bien des égards, les séminaires de la saison 2000-2001 vont tenter de dresser un bilan de la modernité musicale qui a soufflé sur ces cent dernières années en Europe. Afin de marquer le passage du siècle et du millénaire, chaque séance conviera un musicologue à s'exprimer sur un thème précis et invitera un compositeur européen à réagir (oralement et musicalement).
Devant l'envergure de l'idée générique qui coiffe ces neuf séances contrastées, un réseau de questionnements s'est alors mis en œuvre, interrogeant autant les domaines de l'art (en général) et de l'esthétique (en particulier), que les champs corollaires de la philosophie et de l'histoire. De débat en débat, se positionneront des dominos complémentaires, riches de convergence et de contradiction, tels celui concernant "la modernité des anciens" et le "conservatisme des modernes", ou celui embrassant les valeurs de la "nouvelle simplicité" et de la "nouvelle complexité" ...
Et face à l'affirmation audacieuse d'un Arthur Rimbaud qui clamait en son temps : " il faut être absolument moderne ! ", ou d'un Jean Cocteau qui sermonnait toujours son entourage en ces termes : " Etonnez-moi ! ", le dernier séminaire posera une question somme toute d'actualité : " Comment ne pas être postmoderne ? " ...
A tout un flot pertinent d'interrogations, des réponses fondées seront apportées par les spécialistes du genre, ainsi que le montre le résumé des différentes interventions présenté ci-dessous.
le 24 octobre 2000
Tradition et modernité
Makis Solomos, compositeur invité : Octavio Lopez
Ce séminaire introductif se centrera sur la modernité des années 1950-1960, celle des pères fondateurs de la musique dite contemporaine - les Xenakis, Boulez, Stockhausen etc. -. Il est fréquent de considérer que, durant cette période, la modernité se radicalisa et prit le visage d'une exceptionnelle tabula rasa. Cependant, avec le recul, on peut ( et l'on doit, si l'on veut opérer un sauvetage - dans le sens adornien du terme - de cette époque ! ) tempérer la rupture. Le geste d'une construction ex nihilo apparaît désormais plus comme le moment d'un discours de nature idéologique, que comme une réalité musicale. Ainsi, n'est-il pas évident aujourd'hui que Boulez conserva l'essentiel de la tradition occidentale ( " l'écriture " ) ou que Xenakis s'ancra dans la tradition d'une musique-comme-son inaugurée par Debussy ? Par ailleurs, cette génération fonda, malgré elle, une tradition. C'est ainsi que l'on peut, malgré le paradoxe, parler de nos jours d'une "tradition moderniste".
le 21 novembre 2000 à 16h30
La modernité des anciens
Gianfranco Vinay, compositeur invité : Salvatore Sciarrino
le 12 décembre 2000
Modernité et rupture
Olivier Lussac, compositeur invité : Tom Johnson
le 23 janvier 2001
Modernité et avant-garde
Laurent Feneyrou, compositeur invité : Hugues Dufourt
le 27 février 2001
L'art savant et la Techno
Emmanuel Grynszpan, compositeur invité : Philippe Hurel
le 20 mars 2001
La World Music savante
Apollinaire Anakesa, compositeur invité : Francis Bayer
le 24 avril 2001
Nouvelle complexité et nouvelle simplicité
Nicolas Darbon, compositeur invité : Manfred Trojahn
le 15 mai 2001
Modèles religieux et nouvelles ritualités
Michel Rigoni, compositeur invité : Bernard Cavanna
le 12 juin 2001
Comment ne pas être post-moderne ?
Béatrice Ramaut-Chevassus, compositeur invité : Philippe Hersant