La musique au XXe siècle : Schoenberg et les fondements gnostiques de la recherche musicale

Séminaire du Cdmc 2003-2004
La musique au XXe siècle : l'hypothèse de la continuité
sous la direction de Martin Kaltenecker
Schoenberg et les fondements gnostiques de la recherche musicale
Hugues Dufourt, compositeur
Je me propose de réexaminer les thèses de l'ouvrage classique de Carl Dahlhaus sur Schoenberg, où l'évolution intellectuelle de celui-ci est expliquée par un passage du pessimisme de Schopenhauer à celui de Freud, puis à la constitution d'une théologie esthétique qui le rapprocherait de sa conversion au judaïsme. Aucun de ses points ne résiste à l'examen, car Schoenberg n'est ni schopenhauerien, ni freudien, ni même véritablement proche, dans ses modèles de pensée, du judaïsme, auquel il s'est pourtant converti sur le tard. En revanche, tout indique une imprégnation précoce d'essence gnostique chez le compositeur, qui s'atteste par le choix de ses textes et références (Swedenborg, Balzac, Strindberg). En interrogeant le Traité d'harmonie de Schoenberg et en comparant l'influence gnostique dans l'art du Bas-Empire (tel que décrit par Riegl ou Wickhoff, c'est-à-dire assumant une esthétique du laid) à l'Expressionisme contemporain de Schoenberg, on tentera d'éclairer les traces gnostiques dans son l'oeuvre musicale.