La musique au XXe siècle : l'hypothèse de la continuité : Liturgie du présent et culte du passé

Mardi 25 Novembre 2003

 

Séminaire du Cdmc 2003-2004
La musique au XXe siècle : l'hypothèse de la continuité
sous la direction de Martin Kaltenecker

Liturgie du présent et culte du passé : changements de régimes musicaux, le cas de Bach en France
Antoine Hennion

Quand Bach écrit, il est à l'exact opposé de la position d'"autorité", au sens de Foucault, où nous plaçons ce champion du disque classique, doté de son BWV et des innombrables versions et intégrales de son oeuvre. Il compose pour servir Dieu, à partir d'une musique en continu (la sienne et celle des autres), que, loin de penser comme une oeuvre, sa "création", il ne fait graver (rarement) que pour apprendre à jouer ou à composer, c'est-à-dire toujours pour "faire faire" de la musique aux autres. Le xxe siècle a fait de la musique l'objet d'une écoute, et inventé l'auditeur. Mais avant cela, il a fallu dégager la musique de ses fonctions, de médiatrice de la foi, du pouvoir ou de la fête. C'est ce qu'a fait le xixe siècle. Avec ses transcriptions, ses arrangements, que nous méprisons tant, il a inventé un nouveau régime musical, celui de la musique comme répertoire - faisant au passage de Bach le père de l'art qu'il créait. Au nom même de ce régime, devenu le nôtre, nous rejetons ce XIXe bien peu scrupuleux : nous sommes désormais uniquement soucieux d'originalité et de création. La leçon est belle. Car comment concevoir des termes plus éloignés du régime sous lequel Bach a produit sa musique, que ces deux exigences croisées qui fondent notre rapport à la musique : authenticité, pour les musiciens du passé ; nouveauté radicale, pour ceux du présent ?

Introduction par Martin Kaltenecker

Présence de Bach par Antoine Henion

Statut de la musique 1 par Antoine Henion

Statut de la musique 2 par Antoine Henion

Bach, ossature de la musique par Antoine Henion

Questions / Réponses par Antoine Henion et Martin Kaltenecker

Contact: