Journée Célestin Deliège, témoin de l’histoire musicale contemporaine

Jeudi 09 Octobre 2003

autour du livre Cinquante ans de modernité musicale : de Darmstadt à l’Ircam, direction Marianne Lyon et François Nicolas

Ce colloque voudrait prendre mesure de ce vaste ouvrage embrassant un demi-siècle de musique contemporaine, ouvrage dont le ton, le propos comme l’ampleur sont singuliers :
- Son ton est singulier : celui d’un témoin déclaré et direct, critique et engagé.
- Son propos ne l’est pas moins. Il est vertébré par cette thèse originale, soutenue avec constance : la musique de l’après-guerre se serait conformée à la prescription hégélienne que le concept commande à l’oeuvre, que l’idée précède le style...
- Son ampleur est inhabituelle : mille larges pages, rédigées par un seul homme brossant ainsi le portrait de cinquante ans de vie musicale ; l’entreprise est sans précédent...

Que penser de cette méthode, de ses résultats et des problèmes que nous lègue cette véritable somme ?

Que penser d’abord de cette manière de retracer l’histoire ?
- en témoin déclaré (manière pour le moins inhabituelle en musicologie où le ton "objectivant" est plutôt de rigueur) ?
- en traçant une trajectoire précise ("de Darmstadt à l’Ircam") et cohérente : l’époque brossée est dotée d’une colonne vertébrale qui gage la périodisation et fournit la référence permettant de prendre mesure des divers courants musicaux (par distance à cet axe principal et à son "noyau permanent") ?
- en privilégiant une courbe chronologique sur une recension encyclopédique (ici, pas de récollection se voulant neutre, a-hiérarchique et totalisante) ?

Que penser ensuite de ce que cet ouvrage nous dit de l’histoire récente de la musique contemporaine et, par là, de la situation musicale actuelle ? Quelles tâches et responsabilités ce livre lègue-t-il aux compositeurs, aux musiciens, aux musicologues ?
Ce qui rend possible cette histoire musicale, c’est la conviction circulant dans ce livre que quelque chose est désormais clos : le sérialisme ayant fait son temps, et tout son temps (le post-sérialisme n’ayant été que la phase ultime saturant l’hypothèse sérielle de l’intérieur d’elle-même), on peut désormais - on doit désormais... - en faire l’histoire et le bilan critique.

Au total, cette somme se nourrit d’une concordance exceptionnelle entre l’histoire personnelle de son auteur (il s’agit du monument de toute une vie de musicologue, au coeur de la musique contemporaine) et l’histoire d’une configuration musicale éminente (le sérialisme).
Tout ceci nécessite d’accueillir cet ouvrage avec une attention toute particulière.

Journée Célestin Deliège : Introduction par Marianne Lyon

Journée Célestin Deliège : présentation par François Nicolas

Intervention : "L’évolution musicale historique et ses marges…" par Béatrice Ramaut-Chevassus

Réaction de Célestin Deliège

Intervention : "Sur le concept de complexité…" par Nicolas Darbon

Discussion entre François Nicolas et Nicolas Darbon

Réaction 2 de Célestin Deliège

Journée Célestin Deliège : Intervention 1 par François Nicolas

Journée Célestin Deliège : Intervention 2 par François Nicolas

Réaction 3 de Célestin Deliège

Intervention "Pressentir l’histoire : une lecture à contretemps" par Danielle Cohen-Levinas

Journée Célestin Deliège : discussion entre François Nicolas, Danielle Cohen-Levinas et Célestin Deliège

Quand un musicologue analyse analyse la recherche musicale par Jean-Baptiste Barrière

Réaction 4 de Célestin Deliège

Les enjeux épistémologiques d’une musicologie critique par Jean-Jacques Nattiez

Réaction 5 de Célestin Deliège

Journée Célestin Deliège : Hugues Dufourt

Réaction 6 de Célestin Deliège

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