Musique et globalisation : musicologie - ethnomusicologie

Jacques Bouët, Makis Solomos (sous la direction de)
Musique et globalisation : musicologie - ethnomusicologie

Si le monde a déjà connu par le passé des expansions de culture considérables, la « globalisation » en cours sur toute la planète a pris une ampleur sans précédent qui la différencie nettement de ses antécédents historiques. Dans le domaine de l’art, elle suscite autant  d'inquiétudes que d’espoirs, et la musique, parce qu’elle se présente d’emblée comme métaphore du monde, constitue un objet d’étude idéal pour en cerner les contours. Dans le cadre du colloque Musique et globalisation, qui s’est déroulé successivement à Paris et à Montpellier en octobre 2008, divers aspects de l'impact de la globalisation sur la vie musicale ont été analysés. Les actes publiés dans le présent ouvrage concernent le volet montpelliérain du colloque, dont la spécificité tenait au parti pris par les organisateurs d’inviter en nombre égal des musicologues et des ethnomusicologues. Les premiers (spécialistes tant de la musique savante occidentale que du jazz et des musiques populaires) s’intéressent aux relations entre la musique occidentale et les musiques non occidentales, relations que l’on sait très fructueuses depuis au moins Debussy et jusqu’à de jeunes créateurs actuels qui n’hésitent pas à écrire pour des musiciens venant d’autres cultures que celle occidentale, en passant par Xenakis ou Reich. Les seconds sont des spécialistes des musiques non globalisées de l'Europe de l’Est, de diverses musiques extra-européennes d’Asie centrale, du sous-continent indien, des Touaregs d'Afrique du nord ou de Trinidad. Ils posent la question du devenir des musiques qu’ils étudient dans le cadre de la globalisation. Les deux sortes d’interventions (musicologues et ethnomusicologues) sont ici présentées sous forme de duos (ou de trios) afin que le lecteur puisse prendre conscience plus aisément des points de vue parfois contradictoires, plus souvent complémentaires.

Sommaire:
Jacques Bouët, Makis Solomos, Introduction
François-Bernard Mâche, Musique au singulier
Jacques Bouët, Qui a peur des usages ethnomusicaux ? Leur patrimonialisation est–elle une utopie ?
Jean During, Globalisations de l’ère préindustrielle et formatage de l’oreille du monde. L’écoute de l’ethnomusicologue
Philippe Lalitte, Le tempérament « équitable » de La Monte Young
Laurent Aubert, Nouveaux objets, nouveaux enjeux : repenser l’ethnomusicologie
Julie Brown, Listening to Bartók
Pierre Albert Castanet, Giacinto Scelsi et l’Orient : vers une archéologie du sonore
Claude Chastagner, Danser le basculement du monde. La musique bhangra
Christine Guillebaud, Création musicale et politique culturelle : ethnographie de festivals au Kerala (Inde du Sud)
Giancarlo Siciliano, Le champ jazzistique et ses extensions : réflexions autour de l’hyperindustrialisation et de la mondialisation
François Borel, Musiques touarègues : de la tradition au « Blues des hommes bleus »
Sara Bourgenot, « Je suis et je rencontre l’autre ». À propos de la démarche de Patrick Portella
Nicolas Elias, « Marche sur la neige, mais que ta trace ne soit pas visible ». La démarche d’un ethnomusicologue à l’aune de la globalisation
Makis Solomos, Xenakis, du Japon à l’Afrique
Aurélie Helmlinger, « Pan could play any music ». L’appropriation de l’étranger dans le répertoire des steelbands de Trinidad et Tobago
Carmen Pardo Salgado, L’oreille globale

Paris : L'Harmattan, 2011 - 288 p.
Mai 2011