Outre-Manche

Concert
Mardi 19 Novembre 2019 - 19:30
Compositeur(s): 
Rebecca Saunders
Maël Bailly
Hilda Paredes
François Paris
Interprète(s): 
Ensemble Court-circuit

Maël Bailly, Six miniatures pour sextuor
Hilda Paredes, Siphonophorae pour ensemble
Rebecca Saunders, Stirrings Still 1 pour ensemble
François Paris, À Propos de Nice (film de Jean Vigo, 1930), Ciné concert pour ensemble

Musiciens de Court-circuit et du Birmingham Contemporary Music Group; avec la participation des étudiants du Conservatoire de Birmingham (dispositif NEXT)
Direction : Jean Deroyer

En écho au concert
18 novembre : intervention de Maël Bailly au CRR de Paris dans le cadre de l’atelier contemporain animé par Suzanne Giraud

Une compositrice anglaise, deux compositeurs français et une compositrice mexicaine vivant depuis longtemps à Londres se retrouvent dans le cadre de cet échange Outre-Manche. Leurs sources d’inspiration sont très différentes.

Samuel Beckett pour Rebecca Saunders dont elle introduit les citations dans la partition : «La lumière est infiniment faible, c’est vrai, maintenant plus qu’un simple murmure ». Musique fragile et intensément raffinée.

Dans les miniatures de Maël Bailly, différentes formations instrumentales s’enchaînent à la hâte, et tentent de se saisir de l’idée musicale initiale pour la passer aux suivants. Sextuors, quatuors, trios et duos se succèdent dans un joyeux téléphone arabe musical, ou la digression joue le rôle du malentendu. Ainsi chahutée comme le témoin d’une course de relais sinueuse, une idée vit, se transforme et se montre sous plusieurs lumières.

Ce sont les sinophophorae, organismes zooplanctoniques des eaux chaudes qui peuvent atteindre une quarantaine de mètres qui ont marqué la forme de l’œuvre d’Hilda Paredes. Ainsi, plusieurs sections pourtant distinctes dans leur caractère et leur forme, sont liées et connectées à un ensemble interdépendant. Pour exemple, la première section de la pièce commence par des motifs courts qui se transforment progressivement en se « répandant » les uns sur les autres, le niveau sonore et le degré de fusion augmentant dans le même temps.

Enfin, c’est le film de Jean Vigo, « À propos de Nice », qui aura inspiré François Paris. Le compositeur nous dit : « J’aborde depuis toujours avec prudence la question de la pluridisciplinarité. S’il est possible pour un compositeur de comprendre le propos d’un film et d’en faire une interprétation subjective, il est moins aisé d’interpréter sa forme organique ainsi que les enjeux du réalisateur. La musique que j’ai composée ici n’est donc que le résultat de ma lecture de musicien. Je me suis senti invité à un dialogue imaginaire avec Vigo. Le rapport à l’image a été conçu pour être le plus souple possible, le rôle du chef est donc ici fondamental. Soixante-dix ans séparent la réalisation de ce film et celle de ma partition et cela ne me pose aucun problème tant le propos du cinéaste reste actuel. J’espère ne l’avoir jamais amoindri, assoupli ou rendu plus accessible. »

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